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Le Collège unique
Est imposé par les évènements de Mai 68.
Mais le problème de l’hétérogénéité des élèves ne pouvait pas être résolu par décret …
Il a fallu organiser de nombreux débats entre collègues pour y remédier (de longs conseils de classe).
J’ai encouragé nos professeurs à suivre les stages de formation pédagogique de l’Académie, en particulier du fait que je faisais partie de à la Commission Académique de la formation continue.
Toute sélection étant désormais bannie, nous avons mis en place de beaux principes :

Le soutien des élèves en difficulté.
Ainsi, l’horaire hebdomadaire devenait modulable : une partie de l’enseignement devant la classe entière et une partie en groupes allégés.
A Montmort, nous avons institué le soutien pour les plus faibles et l’approfondissement pour les meilleurs (à chacun, selon ses besoins).

La revalorisation du travail manuel.
A l’atelier complémentaire, on est passé de la menuiserie et du cartonnage à la technologie. Nous avons eu la chance de bénéficier de la nomination de David DEVOS - jeune professeur dynamique récemment formé. En vantant ses mérites après du Conseil Général j’ai obtenu une généreuse dotation en machines modernes à commandes numériques. De quoi booster cet enseignement

Une sortie possible en fin de 5ème pour aller préparer un CAP et lycée professionnel.

Des programmes allégés…avec naturellement une baisse de niveau !

La réduction des dédoublements et la simplification des examens.

L’obligation, pour les professeurs, de travailler autrement : pédagogie différenciée, travail interdisciplinaire, concertation permanente qui imposait un travail supplémentaire, sans rémunération nouvelle…pas très enthousiasmant !

Certains professeurs prenaient leur distance par rapport aux circulaires ministérielles publiées, chaque semaine au BOEN (Bulletin Officiel de l’Education Nationale).

Certains IPR (Inspecteurs Pédagogiques Régionaux) m’ont parfois étonné en disant leur réserve.
Les stages de formation continue n’étaient en fait suivis que par les personnes motivées

Notre Ministre, Jack Lang, encourageait les enseignants en les flattant : « En France, nous avons la chance d’avoir des enseignants formidables Si nous savons leur faire confiance, nous pouvons attendre d’eux le meilleur ».

Un jour, au salon du livre, à Paris, nous nous sommes trouvés seuls, face à lui.
Lise voulait lui dire « vous êtes le seul ministre qui m’ait amusé et toujours fait sourire ».
Imprévisible Lise. Pourquoi l’en ai-je dissuadé ?
Il aurait été capable d’en rire avec nous !


Jean-Pierre Chevènement


Jack Lang



François Bayrou